L’ONG Reporters sans frontières a publié son nouveau rapport sur la liberté de presse dans le monde. Un classement dans lequel le Bénin a fait du progrès, mais figure toujours parmi les mauvais exemples en Afrique. Sur le continent, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert, les Seychelles, la Gambie et la Côte d’Ivoire représentent le Top 5 en matière de liberté d’expression et de presse.
L’Afrique du Sud, meilleur élève en Afrique !
Ce pays d’Afrique austral est le mieux classé dans le nouveau rapport de Reporters sans frontières. Le pays est arrivé 25e sur 180 pays au plan mondial et tout juste après la France. Les raisons de cette performance sont toutes aussi remarquables. Bien que les journalistes soient régulièrement sujets à des menaces verbales venant des politiques, « la liberté de la presse est garantie en Afrique du Sud, et la culture du journalisme d’investigation y est très répandue », note Reporters sans frontières. Mieux, depuis le début de cette année 2023, pas un seul journaliste n’a été assassiné et aucun d’entre eux ne se trouve dans les prisons sud-africaines. Les médias dans ce pays font également preuve de courage en révélant « des scandales impliquant des personnalités puissantes ». Et c’est ce qui a sans doute permis au pays de passer de la 35e place en 2022 à la 25e en 2023 avec 78,6 points.
Le Cap-Vert deuxième !
L’autre pays qui vient en tête du classement en Afrique est l’archipel du Cap-Vert qui est d’office premier en Afrique de l’Ouest. Le pays est 33e au plan mondial avec 75,72 points. Dans le pays, Reporters sans frontières note un « cadre de travail favorable pour les journalistes », en plus de la liberté de presse qui « est garantie par la Constitution ». Par ailleurs, les compteurs du pays sont à 00 en ce qui concerne des journalistes assassinés ou emprisonnés. Sans doute le meilleur élève de la CEDEAO.
Les Seychelles, l’autre archipel où la presse se porte bien
Il convient ici de souligner la forte régression des îles Seychelles. 13e au rang mondial en 2022 avec 83,33 points, le pays est descendu à la 34è place en 2023. Mais les Seychelles figurent cependant dans le trio de tête en Afrique tout simplement à cause des « atteintes à la liberté de la presse qui sont très rares » en plus de l’environnement qui est favorable à l’exercice du métier de journaliste. Ici aussi, pas de journaliste détenu derrière les barreaux ou tué depuis le 1er janvier 2023.
La Gambie avec son pluralisme !
Quatrième au niveau continental, la Gambie a évolué de quatre rangs en passant de la 50e à la 46e place tout juste après les États-Unis (46e mondial). Le pays s’est fait remarquer par la libéralisation des ondes et la démonopolisation de la presse. « Depuis l’arrivée du nouveau président Adama Barrow en janvier 2017, la radiotélévision publique a perdu son monopole, et plusieurs télévisions et radios, privées et communautaires, ont vu le jour », a indiqué Reporters sans frontières. Aussi, les autorités gambiennes ont inscrit la dépénalisation des délits de presse dans la constitution.
Enfin, la Côte d’Ivoire pour l’Afrique francophone !
Le seul pays d’Afrique francophone qui figure dans le Top 5 est la République de Côte d’Ivoire. Quand bien même le pays ne compte aucun journaliste dans ses prisons, il ne fait pas bon élève en matière de protection de la liberté de presse. Au plan mondial, la Côte d’Ivoire qui était 37e en 2022 est descendu à la 54e place cette année avec 68,83 points. Ce que Reporters sans frontières déplore au niveau de ce pays est la politisation et la polarisation de son paysage médiatique. Ce à quoi s’ajoute le fait que « certains journalistes n’échappent pas aux convocations devant la justice et aux agressions ». Les sanctions et suspensions de médias du fait de leurs publications sont également légion. Néanmoins, le pays occupe la cinquième place du continent et la première dans l’espace Uemoa, loin devant ses voisins du Burkina Faso, du Niger et du Ghana.