Dans le Nord Bénin, des soldats au front ne sont pas fournis en matériels de protection et de survie. Contre l’ennemi masqué, ils ont été envoyés sans qu’on ne mette à leur disposition le nécessaire.
Gants de protection, savons, pardessus contre la fraicheur, masques faciaux, rangers, treillis… Autant de matériels qui manquent cruellement aux forces de défense actuellement au front dans le Nord du Bénin et censées faire barrière à l’invasion des terroristes.
Alors que certaines promotions font face à un oubli salarial, confrontées à un non-paiement de salaires depuis des mois, la majorité de ceux qui sont déployés sur le terrain s’accordent à dire qu’ils ont des besoins en matériels qui sont loin d’être comblés. À en croire un militaire de la promotion 23/3 déployée pour les missions Mirador les 20 et 29 novembre 2024, lui et ses frères d’armes continuent d’exploiter les mêmes matériels qui leur ont été fournis à la formation commune de base à Bembérèkè en août 2024.
Il s’agit « uniquement de treillis, rangers et casquettes », nous informe-t-il avant d’ajouter : « Il faut noter que nous avons été manœuvrés dans cette tenue durant toute la formation complémentaire qui a duré environ deux mois ». C’est dire que toute cette promotion a bravé « la fraicheur intense du Nord » sans masques faciaux, pardessus et gants de protection.
Nécessité de remédier à ces dysfonctionnements
La situation, d’après les divers témoignages collectés par Olofofo, est telle que les promotions 23/1 & 2, déjà réengagées, font face aux terroristes en étant sans salaires et sans dotations adéquates. « Difficilement, nous arrivons à nous acheter du savon et le gari. Le démontage seul ne suffit pas à sortir de la faim », se plaint un militaire.
Hormis cela, le cas de la promotion 23/3 semble plus alarmant étant donné que ces agents n’ont pas véritablement de situation administrative. Les informations qui nous sont parvenues font état de ce qu’ils ne sont pas réengagés « mais envoyés quand même pour la mission Mirador sans matériels de protection contre le froid ».
Leurs conditions de travail ne semblent préoccuper aucunement leurs supérieurs hiérarchiques. Le site de la base de WAPCO, par exemple, qui fut victime d’une attaque des terroristes « n’a pas de lumière pour éclairer la zone afin de permettre une bonne surveillance ».
Ces faits soulèvent essentiellement la problématique de l’implication réelle de l’État ou du Ministère de la Défense dans la défense du territoire béninois contre le terrorisme dans le Nord. Les attaques devenant de plus en plus fréquentes, d’autres pays ayant déjà fait les frais d’une amplification due à certaines légèretés, les soldats béninois ne devraient manquer de rien pour l’accomplissement de leurs missions.