Niger : le Général Tiani porte encore de graves accusations contre le Bénin et la France

Le Général Tiani

Depuis quelques heures, circule sur les réseaux sociaux, un enregistrement audio du Général Abdourahamane Tiani. Il y porte des accusations on ne peut plus graves sur le Chef de l’État béninois et son Ministre de l’Intérieur, puis fait de troublantes déclarations à propos de l’insécurité qui continue de sévir dans les zones transfrontalières du fleuve Niger jusqu’au bassin du Tchad.

Ceux qui nourrissent le dégel des relations bilatérales entre le Bénin et son voisin, le Niger, peuvent déjà se rétracter, réviser leur espoir à la baisse. Tellement les diatribes lancées par le Général Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie du Niger, sont graves qu’on s’imagine la teneur que prendra la réplique du côté du Bénin.

En effet, dans une déclaration audiovisuelle en date, selon une source, du mercredi 25 décembre 2024, le Président nigérien n’est pas allé par le dos de la cuillère pour vitrioler le Bénin, l’accusant d’être de connivence avec les terroristes qui sèment la terreur dans les zones frontalières entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. « Au Bénin, le Ministre de l’Intérieur devrait répondre à la question posée en fin septembre concernant la commande de plus de 100 drones, lancée à travers un autre canal national. Ces drones, de type DJI Matrix, disposent d’une portée de 1200 à 1500 m et peuvent couvrir de 15 à 30 km selon le signal. Ils sont équipés d’une vision nocturne et ont été distribués à des terroristes présents à Sokoto, Zamfara, Kebbi, et dans le parc W, en collaboration avec les forces spéciales françaises », a-t-il déclaré.

À en croire ses propos, ces terroristes opèrent également dans la zone du Gourma, et certainement au Burkina Faso et plus loin au Mali. « Nous avons suivi la répartition de ce matériel. Les responsables concernés n’ont qu’à répondre à leur Peuple quant à la destination de ce matériel commandé. Nous sommes prêts à apporter les preuves si nécessaire. Je cite leurs noms pour que personne ne pense que ce que nous disons est une tentative de nous dérober de nos responsabilités », a témoigné le Général d’armée.

Selon lui, les autorités béninoises et certainement d’autres des autres pays dans son viseur, agissent sous l’injonction de la France qui financerait le terrorisme au Sahel. « Cette même France, tenez-vous bien, qui aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, a déversé plusieurs milliards de francs Cfa dans le lit du lac Tchad entre les mains de Boko Haram, du clan Bakoura, et de l’État islamique, dans les provinces de l’Afrique de l’Ouest, aux ordres d’un certain Abou Moussa Al-Barnawi », a affirmé le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie du Niger.

Urgente réaction des autorités béninoises

Sans aucun doute, les accusations portées contre le Bénin par le Président de la junte du Niger, contrastent largement avec les nombreux efforts qui sont consentis et qui le seront davantage, d’après le discours du Président Patrice Talon, le 20 décembre dernier devant la représentation nationale, à Porto-Novo. Dans son discours à la nation qui continue de susciter de vifs commentaires, il a reconnu l’échec de la lutte contre le terrorisme. Au même moment, selon le Général Tiani, « Au niveau de Sokoto, au Nigéria, de Zamfara, de Kebbi, à l’intérieur du Bénin, et dans la région de Double Tam Ti et un peu plus loin, les milliards de dollars en possession de ces mouvements terroristes et de leurs sponsors locaux dépassent tout ce que vous pouvez imaginer être disponible dans les réserves de l’Afrique centrale, qui utilise le CFA, et de l’Union Monétaire Ouest-Africaine. » Est-ce la raison de l’échec ?

À en croire ses déclarations, ces terroristes possèderaient suffisamment de financements dans la mesure où le franc Cfa est fabriqué par la France, et que la France a le soutien de l’Union européenne pour fabriquer autant de Cfa qu’elle voudrait, tant que ce ne seraient pas des devises telles que l’euros ou le dollar. « Quel est le pays africain qui fabrique les Cfa, qui a la planche à billets ? C’est la France, tout à fait. Donc le financement dont bénéficie ce mouvement terroriste est un changement majeur entre ce qui se passait à l’époque du régime déchu et ce qui se passe depuis le 26 juillet 2023 », a-t-il soutenu.

Lire l’intégralité du verbatim du Général Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie du Niger

«Parce que ces autorités agissaient sous l’injonction de la France, cette même France, je le dis et je le répète, qui finance le terrorisme au Sahel. Cette même France, tenez-vous bien, qui aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, a déversé plusieurs milliards de francs CFA dans le lit du lac Tchad entre les mains de Boko Haram, du clan Bakoura, et de l’État islamique dans les provinces de l’Afrique de l’Ouest, aux ordres d’un certain Abou Moussa Al-Barnawi.

Au niveau de Sokoto, au Nigéria, de Zamfara, de Kebbi, à l’intérieur du Bénin, et dans la région de Double Tam Ti et un peu plus loin, les milliards de dollars en possession de ces mouvements terroristes et de leurs sponsors locaux dépassent tout ce que vous pouvez imaginer être disponible dans les réserves de l’Afrique centrale, qui utilise le CFA, et de l’Union Monétaire Ouest-Africaine.

Les terroristes possèdent suffisamment de financements puisque le CFA est fabriqué par la France, et la France a le soutien de l’Union européenne pour fabriquer autant de CFA qu’elle veut, tant que ce ne sont pas des euros ou des dollars. Quel est le pays africain qui fabrique les CFA, qui a la planche à billets ? C’est la France, tout à fait. Donc le financement dont bénéficie ce mouvement terroriste est un changement majeur entre ce qui se passait à l’époque du régime déchu et ce qui se passe depuis le 26 juillet 2023.

En plus du financement, il y a l’acquisition du matériel, que ce soit dans le lit du lac Tchad, dans la région de Sokoto, dans le Nord Bénin, notamment dans le parc W, dans la région de Porga, ou dans la Pendjari, une autre forêt toujours à l’intérieur du Bénin, mais cette fois-ci frontalière avec le Togo. Que ce soit ici, à l’intérieur de notre territoire nigérien, ou à l’intérieur du territoire burkinabé, des personnes sont désignées et servent de points focaux pour les terroristes, assurant leur formation.

À l’international, il existe des centres d’instruction des terroristes dans un pays d’Afrique centrale. Il existe également des centres d’instruction au sein du parc W, côté Bénin, encadrés par les forces spéciales françaises présentes à Porga. En marchant à 315 degrés sur 2 km à partir de Porga, vous tomberez sur leur position. Il en est de même dans la Pendjari.

Les autorités nigérianes sont au courant. Je vois une tempête dans un verre d’eau, mais il faut plutôt reconnaître nos erreurs et éviter de jouer au jeu de l’autruche, qui cache sa tête lorsqu’elle voit le danger en oubliant que le reste de son corps est exposé.

Au Nigéria, je le dis pour éviter toute interprétation possible, Ahmed Aboubakar Roufai, qui était le responsable de leur DGSE, appelée National Intelligence Agency, et qui a été remplacé récemment en août, était le point focal pour la formation, l’acquisition et le financement du terrorisme, ainsi que l’acquisition du matériel.

Au Bénin, le Ministre de l’intérieur devrait répondre à la question posée en fin septembre concernant la commande de plus de 100 drones lancés à travers un autre canal national. Ces drones, de type DJI Matrix, disposent d’une portée de 1200 à 1500 m et peuvent couvrir de 15 à 30 km selon le signal. Ils sont équipés d’une vision nocturne et ont été distribués à des terroristes présents à Sokoto, Zamfara, Kebbi, et dans le parc W, en collaboration avec les forces spéciales françaises.

Ces terroristes opèrent également dans notre zone du Gourma, et certainement au Burkina Faso et plus loin au Mali. Nous avons suivi la répartition de ce matériel. Les responsables concernés n’ont qu’à répondre à leur Peuple quant à la destination de ce matériel commandé. Nous sommes prêts à apporter les preuves si nécessaire.

Je cite leurs noms pour que personne ne pense que ce que nous disons est une tentative de nous dérober de nos responsabilités. »

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