Bénin : Me Kato Atita alerte sur le durcissement des conditions de détention de l’homme d’affaires, Olivier Boko

Olivier-Boko

Les conditions de détention de l’homme d’affaires, Olivier Boko, sont aggravées à la prison civile de Missérété. Elles frisent à la limite une chosification. L’alerte vient du porte-parole de ses avocats, après une visite sur les lieux.

« J’accorde de primauté aux conditions de détention, parce que j’estime et vous le savez bien, pour être jugé, il faut être vivant. Et pour être vivant, il faut être bien détenu. Or, les conditions de détention de Olivier Boko, deviennent de plus en plus atroces pour ne pas dire inquiétantes. » Ces propos, les tous premiers d’une interview, proviennent de l’avocat d’Olivier Boko, Me Kato Atita. Selon ce dernier, depuis une semaine, l’homme d’affaires vit dans des conditions plus atroces, dans l’isolement total. « Ce qui ne va pas aujourd’hui, c’est que monsieur Olivier Boko est enfermé dans sa cellule 24 heures sur 24. Il ne voit pas le soleil, il ne peut pas faire la distinction entre le jour et la nuit », alerte l’avocat. À en croire ses propos, ce durcissement des conditions de détention de son client, est la suite du traitement qui lui était réservé depuis sa mise sous mandat de dépôt. « Avant, il avait droit à une heure par jour pour au moins sortir de la cellule, pour prendre de l’air. Cette possibilité d’une heure lui est maintenant arrachée depuis une semaine », a-t-il révélé.

Mais, pourquoi cela ?

Ces conditions de détention inspirent plusieurs interrogations à Me Kato Atita. Au-delà de la privation de la liberté à Olivier Boko, il annonce que des brouilleurs seraient installés dans sa cellule. « Mais, pourquoi ça ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Nous ne le savons pas. Rien ne lui a été notifié. Rien n’a été notifié à ses avocats. Des brouilleurs sont positionnés dans la cellule de monsieur Boko pendant qu’il est interdit de sortir 24 heures sur 24. Des brouilleurs à quelle fin et quels peuvent être les impacts de ces brouilleurs sur sa santé ? Si on veut juger quelqu’un, il faut qu’il soit vivant. Ce qui se passe avec Boko Olivier, cela décline vers la chosification de l’être humain », déplore-t-il.

Même si l’homme avait été jusque-là inébranlable à toutes les tentatives pouvant saper son moral, la nouvelle tournure que prend sa détention suscite des inquiétudes. « Je reviens comme ça de la prison civile de Missérété. Je l’ai vu, je dois avouer, pas dans un état moral acceptable. Je voudrais que les autorités fassent quelque chose pour améliorer ses conditions de détention. Même le plus grand criminel a droit à la dignité. Il faut qu’on arrête ça », appelle de tous ses vœux le porte-parole du conseil de l’homme d’affaires.

Il profite de l’occasion pour inviter les autorités à corriger le tir. « Lorsque j’ai eu l’alerte le week-end dernier, j’ai écrit au Parquet spécial. J’ai posé mon problème. Je me suis permis de demander au Procureur spécial si les instructions venaient de lui. Si oui, je le suppliais de bien vouloir les rapporter. Si ça ne venait pas de lui et ça venait de quelqu’un d’autre, de ses supérieurs, qu’il veuille accepter de plaider la cause de Boko Olivier pour que ces conditions de détention soient revues à la normale. »

Faut-il le rappeler, l’homme d’affaires, Olivier Boko, arrêté dans la nuit du 14 au 15 septembre dernier, aux environs de 2 heures du matin, est inculpé, ainsi que deux autres personnes dont l’ex-Ministre des Sports, Oswald Homeky, par le Procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme pour complot contre la sûreté de l’État. Il a été mis sous mandat de dépôt le 1er octobre 2024.

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