Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont déclaré « irréversible » leur retrait prévu de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). C’est, en substance, ce qui ressort de leur concertation tenue ce vendredi 13 décembre 2024 ; ceci, à quarante-huit (48) heures d’un sommet, à Abuja, au Nigéria, devant examiner le sujet.
Les pays de l’Alliance des États du Sahel ne comptent pas revenir sur leur décision. Comme annoncé, il y a près d’un an, le départ du Niger, du Mali et du Burkina Faso, gouvernés par des juntes, doit prendre effet en janvier 2025. « Tout en rappelant la décision irréversible des États de la Confédération de retrait de la Cedeao, les ministres s’engagent (…) à poursuivre les réflexions visant à convenir des modalités de sortie dans l’intérêt des populations de la Confédération », ont notamment prévenu les ministres de ces trois États.
En effet, on se rappelle dans les heures chaudes de l’avènement des coups d’État dans ces trois pays, l’organisation sous-régionale avait pris des mesures économiques à leur encontre. Mieux, des mesures d’intervention militaire avaient été même préconisées dans le dessein de rétablir des Présidents déchus. Des décisions mal appréciées dans un contexte où ces pays étaient sérieusement menacés par d’intenses attaques terroristes.
Retrait à tout prix !
La date butoir de janvier hante la Cedeao. En effet, à ce sommet à Abuja ce dimanche auquel aucune délégation des pays de l’Aes n’a été annoncée, il s’agira d’évoquer et d’examiner cette épineuse question dans tous ses contours. Sans doute, un tel départ doit-il avoir des implications économiques et politiques importantes pour la région ouest-africaine, avec notamment la question de la libre circulation des personnes et des biens. Surtout quand on sait que, géographiquement, cette confédération représente un vaste territoire enclavé, pour une population d’environ 72 millions d’habitants. La déclaration d’irréversibilité de leur choix est un camouflet aux efforts en sourdine de certains Présidents, mais particulièrement du nouveau régime du Sénégal. En effet, l’une des premières actions du Président Bassirou Diomaye Faye est de tenter d’éviter le divorce. Il avait été même mandaté par l’organisation, en juillet 2024, comme médiateur afin de plaider pour leur maintien. Ce dernier avait fait état, en début de semaine, de progrès dans cette mission. Hélas !