Après 24 ans de règne autoritaire, Bachar al-Assad a quitté la Syrie dans la nuit de samedi à dimanche, contraint de fuir sous la pression d’une offensive fulgurante menée par la coalition rebelle. Ce renversement spectaculaire marque la fin d’une longue période de domination du clan Assad sur le pays, qui se trouve désormais plongé dans l’incertitude.
L’offensive des groupes rebelles, principalement menée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), un groupe islamiste radical, a débuté le 27 novembre et a rapidement pris de l’ampleur. En à peine dix jours, les rebelles ont conquis plusieurs grandes villes syriennes, notamment Alep, Hama et Homs. Le point culminant de leur offensive a été la prise de Damas, la capitale syrienne, samedi soir, où les forces gouvernementales se sont effondrées sous la pression.
Le ministère russe des Affaires étrangères a confirmé, dimanche, que Bachar al-Assad avait quitté son poste présidentiel et quitté le pays, après avoir donné l’instruction de procéder à un transfert pacifique du pouvoir. Le soutien de Moscou, son principal allié, s’étant considérablement affaibli avec l’escalade de la guerre en Ukraine, et celui de l’Iran s’étant réduit, Assad n’a pas eu d’autre choix que de se retirer.
Des scènes de liesse dans les rues
L’arrivée des rebelles dans Damas a provoqué des scènes de joie dans les rues, avec des milliers de Syriens célébrant la chute du “tyran”, peut-on lire sur les réseaux sociaux. Des statues de Hafez al-Assad, l’ancien président et père de Bachar, ont été renversées et piétinées. Dans la capitale, une partie du palais présidentiel a été incendiée et pillée. À la place des Omeyyades, où des rebelles ont défilé, les tirs en l’air et les slogans comme “La Syrie est à nous” ont résonné dans la ville.
Une transition sous haute tension
Si la chute d’Assad a été saluée par de nombreux Syriens, la situation demeure volatile. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a signalé des frappes israéliennes visant des installations militaires syriennes près de Damas.
À l’échelle internationale, des appels à la prudence ont été lancés. L’émissaire des Nations Unies en Syrie, Geir Pedersen, a insisté sur la nécessité d’éviter le “chaos” en Syrie. L’issue de la guerre civile syrienne semble marquer un tournant décisif. Toutefois, la situation reste extrêmement fragile.
Si la chute d’Assad représente une victoire pour les rebelles, elle ouvre aussi la voie à une nouvelle phase incertaine pour le pays. Le groupe HTC, bien que dominant, peine à gagner la confiance de la communauté internationale, et des tensions internes pourraient surgir parmi les différents groupes rebelles.