International : les États-Unis et Israël sous le choc après les mandats d’arrêt de la Cpi contre Netanyahu et Gallant

BENJAMIN & YOAV

Le 1er Ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, se retrouvent désormais dans l’œil du cyclone. Ils sont soupçonnés par la Cour Pénale Internationale (Cpi), de crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Qui l’aurait cru, un mandat d’arrêt contre le 1er Ministre israélien, Benjamin Netanyahu ! Pourtant, l’information est bel et bien réelle. C’est la preuve des vives réactions émises ce jeudi 21 novembre 2024, en l’occurrence par ses alliés, notamment, les États-Unis. Ces derniers ont rejeté les mandats d’arrêts émis par la Cpi.  Joe Biden, le Président américain, a dénoncé une décision « scandaleuse ». Même son de cloche du côté de l’Argentine. Le gouvernement argentin estime que les mandats d’arrêts de la Cpi « ignorent le droit légitime d’Israël à se défendre ».

Du côté de l’Union européenne, les réactions sont mitigées. Pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, les mandats d’arrêt émis par la Cpi doivent être « respectés et appliqués ». « Comme je l’ai dit, nous respectons le droit national, européen et international, et c’est pourquoi nous examinons maintenant ce que cela signifie exactement pour nous en termes de mise en œuvre nationale », dit Anna Lena Baerbock, la Ministre allemande des Affaires étrangères. Cette prudence diplomatique de l’Allemagne est partagée par la France. Elle dit prendre acte « des mandats d’arrêt émis par la Cpi » et « rappelle son attachement au travail indépendant de la Cour ».

 La position tranchée des pays européens vient surtout de l’Italie. Elle se dit prête à coopérer avec la Cour Pénale Internationale. Pour le Ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, l’Italie sera obligée d’arrêter le Premier ministre israélien ou son ancien ministre en cas de visite dans le pays. Le gouvernement irlandais dit « soutenir fermement la Cpi » et appelle « tous les Etats à respecter son indépendance et son impartialité. La Turquie, grand soutien de la cause palestinienne, salue une « étape extrêmement importante », de même que les Pays-Bas où se trouve le siège de la Cour. Ils disent aussi se préparer à exécuter les mandats d’arrêt.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le trouble-fête !

La réaction de la Hongrie est sans doute prévisible quand on se rappelle toutes les prises de positions de son gouvernement vis-à-vis de certains sujets d’intérêt régional. Cette fois encore, il a fait exception. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays occupe la présidence tournante de l’Union européenne, a adressé une invitation à Benjamin Netanyahu pour protester contre le mandat d’arrêt de la Cpi. Cette réaction controversée laisse une image mitigée sur la géopolitique régionale face à des préoccupations de défense des droits de l’Homme dans le monde.

Les réactions ont été très vives du côté israélien à ces mandats d’arrêt émis par la Cour Pénale Internationale. Benjamin Netanyahu, le principal visé, a qualifié de « décision antisémite » l’émission de ce mandat d’arrêt international à son encontre et contre son ex-ministre de la Défense. « C’est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l’humanité », a écrit sur X, quant à lui, le président israélien, Isaac Herzog. Malgré leurs différends face à la gestion de la guerre contre le Hamas, l’opposition a formé un bloc avec le gouvernement en disqualifiant les mandats d’arrêt. « Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d’arrêt sont une prime au terrorisme », a déclaré le chef de l’opposition, Yaïr Lapid.

44.056 morts environ

Selon la Cour Pénale Internationale, le 1er Ministre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense ont utilisé la faim comme arme de guerre. Cette offensive déclenchée par le gouvernement israélien, aurait causé la mort d’au moins 44.056 victimes, en majorité des civils, selon le Hamas. Après des mois d’examen, la Cour pénale internationale a accepté, une demande du procureur en chef, Karim Khan, de délivrer des mandats d’arrêt internationaux contre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant. Un mandat similaire a aussi été émis contre le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif. Elle estime, selon Georges Ibrahim Tounkara, Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle, qu’il y a des « raisons valables » de penser que Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense ont utilisé la faim comme arme « de manière ciblée et intentionnelle » contre la population palestinienne de la bande de Gaza. La Cpi soutient en affirmant que l’approvisionnement en eau, en électricité et en aide médicale a été rendu impossible, y compris pour les organisations humanitaires sur place.

L’étape de l’émission des mandats d’arrêt franchie, l’opinion internationale a les yeux rivés sur la suite à donner à son exécution. Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, seront-ils effectivement interpellés pour répondre de leurs actes dans cette offensive sur Gaza ?

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