Steve Amoussou dans un traquenard judiciaire : la cour est déterminée à outrepasser son propre jugement par lequel elle déclarait illégal son « enlèvement »

Steve Amoussou

L’affaire Steve Amoussou ressemble de plus en plus à un traquenard judiciaire. Si l’on prend en compte le jugement de la cour qui a reconnu l’enlèvement comme illégal et l’enquête qui a permis de localiser ses ravisseurs, il semble que toutes les conditions légales nécessaires à un procès juste et équitable ne sont pas réunies. Steve Amoussou devrait théoriquement être libéré, mais la CRIET elle-même ne semble pas prendre en compte son propre jugement.  Au finish, le jeune homme, pris au piège d’une justice qui se perçoit elle-même comme au-dessus des lois, continue de souffrir dans l’attente d’une décision qui tarde à venir.

Un procès qui se fait attendre

Le procès de Steve Amoussou a été reporté à plusieurs reprises, ce qui alimente des spéculations sur les raisons de ces ajournements. Manque de preuves tangibles, stratégie d’intimidation ou volonté d’étouffer une affaire qui pourrait embarrasser les autorités béninoises ? L’incertitude autour de la validité des accusations, conjuguée à l’illégalité de l’arrestation, suggère que le cas de Steve Amoussou est bien plus complexe qu’une simple affaire criminelle.

Dans un pays où la justice devrait être indépendante et impartiale, il semble que ce dossier soit marqué par des manœuvres qui vont à l’encontre des principes fondamentaux du droit. Si la CRIET reconnaît l’enlèvement de Steve Amoussou par le biais de l’enquête sur ses ravisseurs, elle admet de facto que ce dernier a été victime d’un acte criminel. Alors, pourquoi cette procédure judiciaire continue-t-elle de se dérouler sous des auspices illégaux ? Les autorités béninoises s’exposent à un risque considérable en maintenant cette situation, risquant de perdre toute crédibilité en matière de droit et de justice.

Le cas de Steve Amoussou, récemment arrêté et incarcéré dans des conditions controversées, soulève toujours de nombreuses interrogations quant à l’équité et la légitimité des procédures judiciaires en cours. En dépit de l’annulation de son arrestation, jugée illégale par la cour elle-même, celle-ci semble pourtant déterminée à poursuivre son dossier, une démarche qui défie les principes fondamentaux de la justice.

Steve Amoussou a été enlevé dans la nuit du 11 au 12 août 2024 à Lomé, capitale du Togo, avant d’être transféré au Bénin. Ce kidnapping a été suivi d’une inculpation pour des accusations graves, notamment d’escroquerie, de harcèlement par voie électronique, de publication de fausses nouvelles et de provocation à la rébellion. Pourtant, une décision de justice rendue par la CRIET a déclaré l’enlèvement de Steve Amoussou illégal.

Malgré cette décision de la cour, la procédure judiciaire a continué de manière ininterrompue, ce qui a conduit à plusieurs reports de son procès. Le dernier en date a fixé la nouvelle audience au 9 décembre 2024. Alors, qu’est-ce qui justifie la poursuite de ce dossier, en dépit d’une décision qui remet en question la légalité de l’arrestation et du transfert du suspect ?

Un enlèvement qui devient une procédure illégale

Ce qui rend l’affaire encore plus complexe est le fait qu’une enquête inattendue menée par la justice béninoise a permis de retrouver et d’arrêter deux ravisseurs de Steve Amoussou, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi. Ces derniers ont été condamnés à 24 mois de prison, dont 12 fermes. Ce développement semble indiquer clairement que Steve Amoussou a bel et bien été victime d’un enlèvement. Dès lors, l’arrestation et l’incarcération qui ont suivi, effectuées par les autorités béninoises, paraissent être basées sur des actes illégaux.

Malgré cela, le système judiciaire béninois semble campé sur sa position et continue de traiter le dossier de Steve Amoussou comme si aucune irrégularité n’avait eu lieu. Cela soulève la question cruciale de savoir si la procédure judiciaire en cours a encore une base légale solide ou si elle repose sur une volonté de maintenir l’incarcération du jeune homme à des fins autres que judiciaires.

Previous Article

Bénin / Code électoral : la Cour constitutionnelle veut mieux comprendre le texte

Next Article

C’est quoi l’héritage Talon ?

You might be interested in …

Tchad : Félix Tshisekedi obtient un « accord de principe » pour le retour de l’opposant Succès Masra

Vues : 26 Le Président congolais, Félix Tshisekedi, médiateur désigné par la communauté économique des États d’Afrique centrale pour résoudre la crise au Tchad, a obtenu un « accord de principe » pour le retour […]