Après son communiqué du 26 septembre 2024, dans lequel il alerte l’opinion publique sur la « préparation d’un plan de kidnapping de sa personne », le Général Louis Phillipe Houndégnon s’est de nouveau prononcé sur le sujet à travers une message publié ce 12 novembre. Interrogé sur Beafrica Web TV, l’ancien Directeur Général de la Police nationale a fait part de ses préoccupations face à la gravité de la menace qui plane sur lui. Il a également exposé les raisons qui pourraient expliquer cette volonté sordide de se débarrasser de sa personne.
Dans un environnement où règne la psychose depuis quelques années, les sorties médiatiques du Général Sessi Louis Phillipe Houndégnon restent pratiquement l’une des rares voix qui monte au créneau pour analyser la situation politique actuelle du Bénin et dénoncer des faits. Mais de toute évidence, le risque d’un tel choix est énorme. Pourtant, l’ancien Directeur Général de la Police nationale pense que c’est la meilleure chose à faire. « Il est tout à fait normal que je me prononce sur une situation pareille », a-t-il affirmé.
Dans son intervention, l’ex-policier de haut rang a d’abord clarifié sa position face à la situation politique et juridique actuelle du pays. Selon lui, le Bénin se trouve dans une situation chaotique, qu’il décrit comme une « bouillabaisse politique ou juridique ». Pour étayer ses propos, il cite plusieurs décisions rendues par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, soulignant que la révision constitutionnelle de 2019, ainsi que la loi d’amnistie qui en découle, sont invalidées. Ce qui invalide également les élections législatives de 2019 et les lois votées par cette législature de l’Assemblée nationale.
Le Général Houndégnon ne cache pas sa frustration face à ce qu’il considère comme un manque de respect pour les décisions de justice. Il rappelle une déclaration de Patrice Talon affirmant qu’un État qui ne respecte pas les décisions de justice devient un « État voyou ». Houndégnon semble suggérer qu’il y a une incohérence dans les actes du chef de l’État : « Il fait le contraire de ce qu’il dit ». Pour l’ancien Directeur de la Police, le gouvernement s’appuie sur des décisions politiques et non sur des fondements juridiques solides, et cette situation doit cesser.
Un plan de kidnapping : la vie du Général en danger ?
Dans ses propos, il est clair que c’est sa position qui le met actuellement en danger. Ce plan de kidnapping est perçu par Louis Phillippe Houndégon comme un moyen pour le pouvoir en place de réduire au silence une figure qui ne cesse de dénoncer les dérives politiques et judiciaires du régime de Patrice Talon. Une menace qui, selon lui, ne fait qu’illustrer l’intensification des répressions politiques et des tentatives d’intimidation à l’encontre des voix critiques contre le régime en place. « Vous avez beau mettre Reckya Madougou en prison, vous avez beau mettre Joel Aïvo en prison, vous avez beau mettre X ou Y en prison… Je ne quitterai pas ma maison, s’ils veulent m’arrêter, ils n’ont qu’à cas venir m’arrêter, ils vont montrer leur faiblesse. C’est les faibles qui sont violents », a-t-il souligné.
La menace qui pèse sur Louis Phillipe Houndégon est directe et personnelle. Dans sa prise de parole, l’ancien directeur de la Police nationale a révélé qu’il avait été informé par des sources fiables que des individus, probablement proches du pouvoir, préparaient un plan pour le kidnapper. Mais, cela ne semble émousser son ardeur ni sa volonté de continuer son combat contre ce qu’il appelle la fatalité. « La République est en danger et la République nous appelle. Il va falloir que les Béninois comptent avec nous, avec nous tous, surtout avec moi, Louis Phillipe Houndégon pour qu’elle soit sauvée. Les Béninois attendent de nous que nous puissions braver la fatalité », a-t-il évoqué.