La situation sociopolitique qui règne au Bénin depuis des années, ne laisse pas indifférent le Mouvement ”Objectif Bénin 2026”. La preuve, son audience demandée auprès du Chef de l’Etat, Patrice Talon, depuis le 12 octobre 2024, demeure sans suite.
Le climat délétère dans lequel le Bénin est plongé depuis quelques années, accentué par la sulfureuse affaire de complot contre la sûreté de l’État du 24 septembre dernier, se saurait être un atout de fierté pour un Béninois, ni pour un mouvement, fût-il à vision politique. C’est d’ailleurs l’un des objectifs fondamentaux du Mouvement ”Objectif Bénin 2026” né il y a à peine deux (2) ans, contrairement à ceux qui voient, en sa naissance, uniquement la suscitation de la candidature de l’homme d’affaires, Olivier Boko. Selon le président, Jean-Eudes Mitokpè, « Nous sommes en train de traverser la plus grave crise démocratique de notre pays depuis 1990 ». Il renchérit : « Aujourd’hui plus aucune institution ne fonctionne correctement au Bénin en toute indépendance. On a l’impression que tous les intellectuels sont devenus des robots et de façon mécanique s’attellent à détricoter les fondamentaux de notre nation, pour installer un État de non-droit où les citoyens vivent sous la terreur et dans la psychose. »
D’une déclaration faite à la presse, il ressort que son mouvement aurait adressé une demande d’audience au Chef de l’État, depuis le 12 octobre. « Nous croyons encore au dialogue, explique Jean-Eudes Mitokpè, au respect des institutions, et à la nécessité d’ouvrir des espaces de discussions. Nous n’avons eu aucune réponse, nous n’avons eu aucun signe, nous n’avons reçu aucune invitation. Pourtant, cette demande a été portée par près d’une vingtaine de mouvements politiques, donc des milliers de jeunes soutenant Olivier Boko et Oswald Homeky. »
Le refus du dialogue
La démarche du Mouvement Objectif Bénin 26 semble apporter l’eau au moulin du principal parti politique d’opposition, ”Les Démocrates”. En effet, ce dernier n’a jamais, à chaque fois que l’occasion est offerte à ses responsables, cessé de proposer une assise nationale avec toutes les forces vives du Bénin afin d’apaiser le climat social. Hélas ! Selon le président d’OB26, « ce silence, ce refus de dialoguer, ce mépris nous montrent une chose : la peur de la vérité. » Dans une telle condition, il n’y aurait qu’une seule issue favorable pour ces milliers de jeunes militants dans ces creusets : porter loin, sans doute par les voies légales, la voix pour se faire entendre. « Nous devons redoubler d’efforts pour faire entendre notre voix partout, surtout au-delà des frontières du Bénin. Ces mouvements représentent des milliers de jeunes, et vous savez bien comment en 2016, nous avons décidé de plier le jeu et de nous débarrasser du régime de Boni Yayi, à qui on pouvait tout reprocher, mais qui a préservé cette démocratie qui est en train d’être mise à sac », a-t-il indiqué. Au-delà de tout, selon Jean-Eudes Mitokpè, « celui qui ne veut pas écouter la voix de la justice doit entendre le cri du peuple ».