Selon les informations recueillies par Amnesty International auprès de 500 détenus et quelques professionnels de la santé et responsables pénitentiaires, entre le 19 juin et le 21 juillet 2023, une cinquantaine de prisonniers sont décédés dans les liens de la détention. Une situation que déplore l’organisation de défense des droits humains.
A en croire les investigations menées par Amnesty International dans les 11 prisons du Bénin, des cas de décès se seraient accumulés du début de 2023 à la mi-année. En l’espace de sept mois, c’est-à-dire de janvier à juillet, 46 détenus, tous sexes confondus, seraient passés de vie à trépas.
Implicitement, l’organisation impute ces disparitions aux « conditions de détention inhumaines et inacceptables », propos de Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin. L’organisation fait découvrir le pot au roses à l’opinion nationale et celle internationale. Les 18 170 prisonniers au Bénin seraient répartis dans des prisons où les plus chanceux dorment à trois ou à quatre sur des matelas d’une place. Les autres, la plupart des détenus, « sont contraints de s’allonger sur le sol, sur le côté, sans possibilité de se retourner ».
Les infirmeries ne sont pas bien équipées et le personnel médical n’est pas adapté aux effectifs qu’abritent les pénitenciers. Certains médicaments remis aux prisonniers ont dépassé leurs dates de péremption. La majorité des malades n’en reçoivent même pas. Une détenue de la prison d’Abomey-Calavi témoigne avoir été refoulée par une infirmière quand elle voulait se faire examiner à cause de ses hémorroïdes.
L’eau potable n’est pas disponible. Les cellules sont mal aérées et moins éclairées, occasionnant la multiplication des bactéries et partant des maladies de toutes sortes. Beaucoup de prisonniers n’ont pas le droit de se faire soigner à l’extérieur, dans les hôpitaux du pays.
Toutes ces conditions constituent, selon Amnesty International, le ferment de cette mortalité intrigante constatée dans les prisons du Bénin.