Chaque année, le Comité des Nations Unies pour la Protection des Journalistes (CPJ) décerne le Prix International de Liberté de Presse à des journalistes émérites à travers le monde. Il s’agit d’un prix qui récompense le travail de journalisme dans un contexte difficile. Les lauréats défendant ainsi l’importance des productions indépendantes indépendants en cette période critique.
Au nombre de quatre cette année, et venant notamment de la Géorgie, de l’Inde, du Mexique et du Togo, ces journalistes seront sous le feu des projecteurs le jeudi 16 Novembre 2023 au cours d’un dîner au Glass House (660 Twelfth Avenue) à New York.
Ferdinand AYITE, journaliste de nationalité togolaise et Directeur de publication du quotidien L’Alternative, recevra cette distinction pour le compte de l’Afrique. « C’est d’abord un sentiment de fierté et surtout de reconnaissance. Notre parcours est fait d’obstacles, de persécution sous toutes ses formes, de prison, de condamnation et aujourd’hui d’exil », a-t-il déclaré à Olofofo, quelques heures après l’annonce de la distinction. Mais le journaliste a également eu une pensée pour ses collaborateurs : « Aujourd’hui, L’Alternative n’est plus dans les kiosques et les journalistes abandonnés à eux-mêmes. Mais nous restons debout. C’est cette résilience depuis plusieurs années qui est couronnée par ce prestigieux prix du CPJ. »
En exil depuis plusieurs mois, Ferdinand AYITE est membre du consortium de journalistes d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project. Il a réalisé plusieurs investigations dont sa collaboration à l’enquête sur les Panama Papers en 2016, en mettant l’accent sur les stratagèmes d’évasion fiscale des entreprises indiennes basées au Togo. Mais ses rapports ont également été toujours très tendus avec le pouvoir togolais.