Suite aux troubles qui ont éclaté au Sénégal au début du mois, la filiale sénégalaise d’Auchan a pris la décision de mettre une partie de son personnel au chômage technique sans salaire. Les responsables indiquent que les attaques et pillages de plusieurs magasins ont entraîné des dommages considérables, privant les employés de leur lieu et de leurs outils de travail. La mesure, qui touche actuellement 300 des 2 300 collaborateurs, reste en vigueur jusqu’à nouvel ordre.
Les conséquences économiques des troubles récurrents
Les manifestants qui ont secoué le Sénégal au début du mois de juin ont exercé des actes de violence visant plusieurs magasins du pays, dont ceux de la filiale sénégalaise d’Auchan. Suite à ces attaques, la société de distribution a été contrainte de prendre des mesures drastiques pour faire face aux dommages subis et à l’arrêt de travail collectif qui en a découlé. Selon un communiqué officiel d’Auchan Sénégal, sept de leurs magasins ont été attaqués et pillés. En mars 2021, lors d’un précédent épisode de troubles, 19 magasins avaient été saccagés et pillés. Cependant, contrairement à cette année, le groupe ne pourra pas continuer à verser de salaire aux employés envoyés en chômage technique.
La mesure de chômage technique sans salaire affecte actuellement 300 des 2 300 collaborateurs d’Auchan Sénégal. Ces employés se retrouvent ainsi dans une situation précaire, sans revenu régulier pour subvenir à leurs besoins essentiels. Le porte-parole du groupe de distribution français a déclaré que cette décision était inévitable « dans la mesure où on empêche les collaborateurs sénégalais de travailler en les privant de leur outil de travail, on n’a pas d’autre choix que de les mettre au chômage technique ». Il a également été précisé que la durée de la mesure était indéterminée et serait maintenue jusqu’à nouvel ordre.
Auchan Sénégal a également mis en avant son rôle économique local dans son communiqué en date de 13 juin. La filiale emploie 2 300 collaborateurs sénégalais et collabore avec plus de 600 fournisseurs et plus d’un millier de prestataires locaux. De plus, elle indique avoir payé à hauteur de 23 milliards de francs CFA (35 millions d’euros) en impôts, droits et taxes à l’État sénégalais en 2022.