Depuis le dimanche 28 janvier 2024, le retrait des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, secoue la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Alors que la plupart des analyses sur le sujet relèvent une menace pour la stabilité, la cohésion et le développement des Etats ouest-africains, Dr De-Laure Laurent FATON, spécialiste en communication politique et géopolitique de l’information, pense le contraire. Il y voit plutôt une opportunité.
Selon Dr De-Laure Laurent FATON, la CEDEAO, loin des principes de son fondement, « n’a jamais réussi à être véritablement une communauté depuis sa création le 28 mai 1975. Car elle a toujours vécu dans un bicéphalisme philosophique et géopolitique inavoué entre les pays du Sahel et ceux du Golfe de Guinée (ceux qui ont accès à la mer et ceux qui n’en ont pas) ». La création de l’Alliance des États du Sahel est, selon lui, le symptôme d’une crise profonde.
L’analyse du Dr FATON suggère qu’au lieu de chercher à lutter pour maintenir une communauté qui n’a jamais été véritablement unie, « la division de la CEDEAO en deux communautés géopolitiquement plus proches ne serait que bénéfique pour notre développement ».
« Une telle démarche aiderait les deux communautés à redéfinir de nouvelles orientations et structurations pour mieux faire face aux défis et enjeux actuels. Car, il ne sert plus à rien de tourner en rond et croire que la CEDEAO pourrait encore exister comme par le passé et atteindre ses objectifs. La création de la Communauté des États du Golfe de Guinée (CEGG) après celle de l’Alliance des États du Sahel (AES) permettra désormais aux deux espaces de mieux discuter et définir les termes d’un nouveau partenariat stratégique et fiable pour le bien de nos populations », a justifié l’expert en communication politique.