Ce 22 janvier 2024, cela fait un an jour pour jour que le journaliste camerounais Martinez Zogo a été découvert mort. Le journaliste de la Radio Amplitude FM avait disparu 5 jours plus tôt. Un an après ce tragique assassinat l’épouse du journaliste n’a toujours pas digéré sa disparition.
Par Coffi Eganhoui
C’est dans un entretien accordé à la Deutche Welle Afrique que la veuve Diane Zogo sest exprimée sur l’assassinat de son mari. « Depuis le 17 janvier, il y a un gros fossé. C’est une grande perte pour la grande famille », a-t-elle fait savoir au début de son propos. Depuis la mort du journaliste, rien na véritablement avancé dans l’enquête judiciaire en cours et Diane Zogo a du mal à gérer la disparition de son époux. Le 17 janvier 2023, elle avait attendu en vain le retour de son mari. « Habituellement, il rentrait vers 20 h 00. Mais ce jour-là, il n’est pas rentré à son domicile. J’étais très inquiète, je lui ai passé un coup de fil qui n’est pas passé. Son téléphone a sonné une fois puis sest éteint. Après, il sonnait dans le vide ». Elle avait donc passé une nuit blanche avant de se rendre au lieu de travail de son mari le lendemain. À la radio Amplitude FM, Martinez Zogo était absent et personne ne savait où il se trouvait. Ses téléphones sonnaient, mais personne na décroché.
Cinq jours plus tard, c’est la découverte du cadavre. Voici le récit de la veuve lorsqu’elle devait identifier le cadavre qui puait déjà : « Le commandant de Nkol-Nkondi est passé chez moi, il était 6 h 00. Il est passé pour me dire qu’on avait vu un corps à Soa et il fallait que j’aille l’identifier. Ils m’ont amenée à la brigade et nous sommes partis pour Ebogo. Il y avait une forte odeur. On m’a prévenue que les images étaient horribles. Je me suis approchée, l’odeur devenait de plus en plus forte. Je n’ai pas pu aller l’identifier. Je me suis en revanche rendue à l’hôpital central par la suite ». Depuis lors, « un gros fossé sest créé » et Diane Zogo n’arrive toujours pas à supporter l’absence de Martinez. « Il était toujours à la maison vers 20 h 00 à attendre que son épouse rentre du travail, se rassurer que ses enfants sont là, à demander qu’on lui prépare son petit-déjeuner. Il mettait un film tous les soirs, prenait un petit verre et passait du temps sur son téléphone. C’est très difficile parce que tout cela me manque. Tout cela a disparu. Il n‘y a plus personne pour vous demander dans combien de temps vous rentrez », regrette la veuve.
Quant aux enfants, Diane Zogo na même pas eu la peine de leur expliquer ou cacher l’assassinat de leur père, « un père responsable qui rentrait tous les soirs, et le voilà qui ne rentre plus ». Les médias sociaux sen sont chargés à sa place. « Aujourdhui, tout le monde a accès aux réseaux sociaux, même nos enfants. Je n’ai pas eu besoin de leur raconter un film ou de leur faire un dessin, ils peuvent tout lire sur les réseaux sociaux », a fait savoir la veuve.
Plus de douze mois après ce meurtre, le corps de Martinez Zogo est toujours à la morgue et on ne sait pas encore celui qui se cache derrière son assassinat. Diane Zogo qui cumule à elle seule le rôle du père et de la mère désormais se désole que l’enquête en cours nait toujours pas permis d’identifier les coupables. « La famille n’est pas prête pour les obsèques parce que nous avons demandé la requalification que nous attendons toujours au niveau du tribunal militaire. Et nous espérons que nous obtiendrons cette requalification », explique Diane Zogo qui a beaucoup plus foi en la justice divine.