La nouvelle a été abondamment relayée par la presse depuis ce mardi 7 mai 2024. L’embarquement du pétrole nigérien via la plateforme de Sèmè Kpodji est interdit par les autorités béninoises. Ce mercredi 8 mai, le président Patrice Talon a confirmé sa décision à RFI et a exposé les raisons qui l’ont motivé.
Toute cette histoire tient son origine des sanctions de la Communauté Économiques des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Niger après le coup d’État de juillet 2023. En effet, le Bénin fait partie des pays qui ont respecté scrupuleusement les résolutions de la CEDEAO contre le Niger, en fermant sa frontière avec Niamey. Le Niger a fait de même. La position du président Patrice Talon face à cette situation n’a jamais été appréciée par les nouvelles autorités militaires du Niger. Après la levée des sanctions de la CEDEAO contre le Niger, le Bénin a rouvert sa frontière, mais depuis lors, elle reste fermée du côté nigérien.
Ce mercredi, Patrice Talon « s’est plaint de n’avoir eu aucune réponse des autorités nigériennes dans sa démarche d’apaiser et de normaliser les relations entre les deux pays. Il fait le point de ces initiatives : ouverture des frontières côté Bénin, envoi de messages, et même de son ministre des Affaires Etrangères à Niamey comme émissaire », rapporte RFI. Le chef d’État béninois regrette que le Niger veuille utiliser les moyens béninois, mais le contourne dans sa démarche. Patrice Talon révèle que ce « sont les Chinois qui l’ont informé de l’arrivée d’officiels nigériens au Bénin pour l’inauguration du pipeline », ce qui « est de l’informel », selon lui. « On ne peut pas nous voir comme des ennemis et vouloir notre collaboration et nos moyens… Si demain, Niamey accepte de collaborer, les bateaux pourront embarquer le pétrole nigérien », a expliqué le président béninois qui se dit « peiné par les relations tendues entre le Niger et le Bénin, deux pays amis et frères ».
Par ailleurs, le chef d’État béninois rejette les raisons avancées par le Niger pour maintenir sa frontière fermée. « Prendre le Bénin comme pays ennemi et répandre qu’il a massé des troupes étrangères à ses frontières pour attaquer le Niger est totalement ridicule », a-t-il déclaré.