Sénégal : Les partis politiques en ordre de bataille pour les législatives anticipées

Par Cheikh Ousmane Kane

Les élections législatives anticipées auront lieu le 17 novembre et les partis politiques sénégalais se mettent en ordre de bataille. De nouvelles coalitions ont vu le jour dont le rapprochement entre l’APR, le parti de l’ex-président Macky Sall, et le PDS, le parti d’Abdoulaye Wade qui avait rejoint la coalition qui a soutenu la candidature de Diomaye Faye. L’APR et le PDS ont acté leur volonté « de former une grande coalition politique en vue de remporter largement les prochaines élections législatives ».

Pour le PDS qui avait soutenu en dernière minute le candidat Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle du 24 mars, il s’agit donc d’un changement de cap. « On marche avec ceux qui ont envie de marcher avec nous », justifie Maguette Sy, l’un des cadres du parti, qui reproche au parti aujourd’hui au pouvoir de ne rien avoir proposé au PDS sinon d’aller aux élections sous la bannière unique du Pastef.

« C’est l’alliance des perdants », s’amuse pour sa part un observateur, en référence à la défaite de l’APR et à l’absence de candidat pour le PDS lors de la dernière présidentielle. Quoi qu’il en soit, cette coalition n’a rien d’une surprise : en janvier dernier en effet, le PDS et l’APR avaient déjà fait alliance pour adopter le report de la présidentielle à l’Assemblée nationale.

Un mariage qui fait sens idéologiquement

Reste aussi qu’il s’agit d’un mariage qui fait sens idéologiquement, affirme l’enseignant-chercheur en sciences politiques à l’UGB de Saint-Louis Moussa Diaw : « Ce sont les libéraux qui se retrouvent », explique-t-il. Macky Sall aurait d’ailleurs lui-même oeuvré, à distance, à ce rapprochement. Quant à Idrissa Seck, l’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade, qui fut aussi le président du Conseil économique et social sous Macky Sall, il a lui aussi annoncé rejoindre cette coalition.

Au sein du PDS toutefois, cette alliance avec l’APR ne fait pas l’unanimité et provoque la colère de certains cadres. Le risque ?  Créer des divisions au sein de l’opposition dont le parti au pouvoir pourrait alors tirer profit.

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