Au Sénégal, Birame Souleye Diop, numéro 2 du parti Pastef d’Ousmane Sonko et président du groupe parlementaire de la coalition Yewwi Askan Wi, a été placé en garde à vue après avoir tenu des propos concernant la succession du chef de l’État.
Mardi 4 juillet 2023, lors d’une conférence de presse qui a suivi l’annonce de Macky Sall concernant sa décision de ne pas se présenter pour l’élection présidentielle de février 2024, Birame Souleye Diop, député du parti Pastef, a prévenu contre une possible changement de la décision du président. Il a évoqué le cas du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui avait annoncé qu’il ne se présenterait pas à la présidentielle de 2020, mais avait changé d’avis après le décès de son dauphin, Amadou Gon Coulibaly. Birame Souleye Diop a mis en garde les prochains candidats du parti au pouvoir, l’APR, contre un sale tour que pourrait leur jouer Macky Sall pour briguer un troisième mandat. « J’avertis les prochains candidats de l’APR : Évitez de manger chez lui, évitez de boire son eau, il est capable de vous empoisonner et de dire : comme nous n’avons plus de candidat, je reviens. Et de le faire à la Ouattara. Prenez garde ! », a-t-il déclaré.
Ces déclarations ont provoqué des réactions indignées de la part de nombreux acteurs politiques et citoyens. Dans une tentative de calmer les tensions, Birame Souleye Diop a présenté des excuses publiques dans une vidéo en ligne, admettant que ses propos avaient dépassé ses intentions. Cependant, ces excuses n’ont pas suffi à apaiser la situation. L’avocat de Birame Souleye Diop, maître Moussa Sarr, a déclaré que son client était poursuivi « pour diffamation commise par un membre de l’Assemblée contre un chef d’État étranger de nature à saper les relations diplomatiques de l’État », et pour « discrédit sur une institution de la République ».
Pendent ce temps les cadres du parti présidentiel se sont réunis ce mercredi 5 juillet pour discuter de la future candidature à la présidentielle de 2024. Dans un communiqué publié après la réunion, ils ont déclaré laisser au chef de l’État le soin de proposer leur candidat à la prochaine présidentielle.
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