Face à la situation politique très tendue, depuis plusieurs années, le président sénégalais, Macky Sall a appelé au dialogue et à la concertation. C’était dans la soirée du lundi 3 avril, à l’occasion de son discours à la nation, en prélude à la fête de l’indépendance du pays, célébrée le mardi 04 avril. Mais l’opposition n’est pas convaincue de cette main tendue du président.
Réunie autour de la coalition Yewwi Askan Wi, l’opposition sénégalaise a boycotté le défilé de mardi 4 avril 2023 à Dakar, lequel marque la célébration du 63e anniversaire de l’accession à l’indépendance du Sénégal.
Pour l’opposant Thierno Bocum, l’offre de dialogue et de concertation faite par le président Macky Sall, reste encore à préciser. Selon lui, le dialogue ne peut avoir lieu tant que le président ne renonce pas à une candidature pour un troisième mandat.
En effet, à moins d’un an des batailles électorales, Macky Sall n’a encore rien dit sur sa candidature au scrutin présidentiel de février 2024. Le chef de l’Etat avait dit à la presse française que la Constitution lui en donnait le droit.
« S’il décide de ne pas se présenter, il pourra organiser des élections libres et transparentes. Et à partir de ce moment, le dialogue est possible. Et le dialogue également doit pouvoir permettre à tous les autres candidats à qui on refuse de s’inscrire sur les listes électorales, notamment le candidat Khalifa Sall et Karim Wade, d’être candidats », a poursuivi poursuit Thierno Bocum, président du mouvement Agir.
« Évidemment, il y a la question du troisième mandat ou de la troisième candidature du président de la République, mais il y a aussi les arrestations qui sont dans le camp du parti Pastef, le principal parti de l’opposition. Il y a vraiment des points de discorde et on a du mal vraiment à voir quels peuvent être les points de dialogue sachant que les positions restent tranchées », insiste l’opposant.
Le pays fait face à des tensions politiques en raison de cette envie d’un troisième mandat que nourrit Macky Sall, ainsi que le procès de l’opposant Ousmane Sonko dans une affaire présumée de viol. Lundi, l’opposition a rappelé au président Macky Sall qu’il lui reste dix mois avant la fin de son mandat.
