Dans un rapport publié à Dakar, au Sénégal, ce vendredi 19 avril 2024, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) attire l’attention sur la montée en puissance du trafic de drogue dans les États sahéliens. Cocaïne, cannabis, héroïne, méthamphétamines, crack sont, entre autres, les substances psychotropes de plus en plus consommées dans la région.
Coffi Eganhoui
Selon le rapport de l’ONUDC, l’Afrique de l’Ouest est le principal point de production et de transit de la drogue entre l’Amérique du Sud (elle aussi productrice) et l’Europe (beaucoup plus consommatrice). L’organisme onusien de lutte contre la drogue note par exemple des saisies records de cocaïne estimée à plusieurs milliers de kilogrammes au cours des dix dernières années.
En ce qui concerne les États, le rapport de l’ONUDC place le Niger en tête des pays sahéliens dans lesquels le trafic est bien nourri. Il y a déjà été démantelé deux laboratoires de transformation de la cocaïne en crack, par exemple. « Ce qui veut dire qu’il y a un effort aussi des trafiquants d’accroître la consommation locale puisque le crack est beaucoup moins cher que la cocaïne. Ça permet aux trafiquants de couper la cocaïne et de la vendre beaucoup moins cher, mais à plus de personnes à moindre prix », explique François Patuel, le responsable recherche de l’ONUDC en Afrique de l’Ouest et centrale.
Quant aux substances les mieux écoulées, par contre, le rapport cite le cannabis marocain, l’opioïde Tramadol et la cocaïne. Ce qui aurait pour conséquence de financer les groupes armés rebelles dans les pays sahéliens de l’Afrique de l’Ouest. « Ils peuvent acheter des armes, de l’influence en corrompant les agents d’application de la loi dans certaines zones ou certains élus », ce qui augmente leur force de nuisance et de déstabilisation dans la région.