« Vivre sa détention dans la dignité, sans jamais faire du tapage au sujet des privations et des humiliations qui lui sont imposées, ne doit en aucun cas être interprété comme un contentement », indique l’avocat.
C’est par une déclaration publiée dans la journée de ce vendredi 13 septembre 2024 sur ses réseaux sociaux que l’avocat a fait savoir sa surprise et sa déception face aux « fausses informations répandues de façon insidieuse depuis quelques temps » sur les conditions de détention de son client, le professeur Joël Aïvo.
Consternation
En effet, depuis plusieurs semaines, il est possible de lire dans certains médias comme sur les comptes de quelques activistes du web, d’étranges insinuations sur les privilèges que l’administration pénitentiaire refuserait à l’ancienne ministre de la Justice Reckya Madougou et auxquels l’autre prisonnier politique, le Professeur Joël Aïvo y aurait accès. Il a quelques jours, un journal de la place affirmait sans réserve que Joël Aïvo possèderait « une cabine téléphonique à la limite personnelle », alors que l’ancienne garde des sceaux n’aurait même pas la possibilité de parler à ses enfants. Une juxtaposition que l’avocat trouve ‘’calomnieuse et ignoble’’. « Le plus consternant, écrit-il, c’est que ces fausses informations sont diffusées avec toujours en arrière-plan, les conditions dans lesquelles madame Reckya Madougou serait détenue à la prison civile de Missérété ».
Tout en rappelant aux auteurs et instigateurs de ces fausses informations que la prison n’est pas un jeu et que le professeur n’est pas détenu chez lui, ni dans un hôtel, Me Jeacques Bonou a insisté sur les conditions dans lesquelles son client est reclus depuis 4 ans et pourquoi il est, selon lui, injustement détenu, loin de son épouse, de ses enfants et de ses proches. « Depuis bientôt 4 ans, insiste-t-il, le Professeur Aïvo porte seul sa croix, sans rien renier de ses idées pour le Bénin ni des convictions pour lesquelles il paie un si lourd tribut ». Et Jeacques Bonou de prendre à témoin l’opinion publique sur le fait que « depuis tout ce temps, il n’est jamais venu à l’esprit de ses avocats ni de ses proches de doigter un autre prisonnier, voire de comparer les conditions de détention de celui-ci pour défendre la cause du Professeur Joël Aïvo. »
Dignité et sang-froid
Me Jeacques Bonou ne comprend donc pas que les soutiens d’autres détenus soient autant obsédés par ce qui se passe dans la cellule de son client. « Les années de votre vie que la prison vous prend sont irrattrapables, et les séquelles qu’elle laisse dans votre vie sont irréparables », rappelle-t-il. Mais Me Bonou avait un autre message pour les auteurs de cette campagne : le fait pour son client de « vivre sa détention dans la dignité, sans jamais faire du tapage au sujet des privations et des humiliations qui lui sont imposées, ne doit en aucun cas être interprété comme un contentement. Le Professeur Aïvo a toujours été un homme mesuré et réfléchi, il continuera de faire preuve de responsabilité et de sang-froid face à l’épreuve de son emprisonnement », conclut-il.