Au cours d’un entretien accordé à la télévision en ligne Reporter Bénin Monde, Wilfried Padonou, observateur de la vie politique et proche de la mouvance, a soulevé des questions cruciales concernant la gouvernance du président Patrice Talon, à moins de trois ans de la fin de son mandat. L’un des sujets centraux de cette discussion a été la perception qu’ont les jeunes béninois de l’administration actuelle. L’interrogation principale demeure : les espoirs et les attentes de la jeunesse ont-ils été satisfaits sous la présidence de Patrice Talon ?
Wilfried Padonou relève un manque de dialogue avec la jeunesse
Pour l’invité de Bénin Reporter Monde, la jeunesse n’a ni été entendue ni reçue par le Chef de l’État. « Pendant près de 10 ans, le Chef de l’État n’a jamais reçu la jeunesse », a déclaré l’observateur de la vie politique. Malgré les tentatives d’« initiatives » pour établir un contact entre les jeunes et lui, le sentiment général est que la jeunesse a été négligée. Patrice Talon a choisi délibérément d’abandonner cette couche de la société, pour signifier sans doute qu’elle n’est pas une de ses priorités, pense Wilfried Padonou.
Cette absence de dialogue suscite une inquiétude importante : comment les politiques gouvernementales peuvent-elles être véritablement représentatives des besoins et des aspirations de la jeunesse si cette dernière n’a pas l’opportunité de s’exprimer directement au plus haut niveau de l’État ? Impossible. C’est d’ailleurs ce qui justifie, selon Wilfried Padonou, tous les maux auxquels la jeunesse fait face.
De nombreux jeunes béninois ont soutenu et voté pour Patrice Talon, en portant de grands espoirs sur le changement promis par le slogan de « rupture » qui a marqué son accession au pouvoir. Cependant, la réalité sur le terrain ne correspond pas à ces attentes. La rupture n’a pas permis à la jeunesse à son tour de s’épanouir. Trop de jeunes sont au chômage. « Je peux vous dire que beaucoup de jeunes quittent le pays », parce qu’ils ne se retrouvent plus dans la politique de Patrice Talon ; ils « ont été laissés pour compte », a déploré Wilfried Padonou.