Le déploiement de la monnaie unique de la CEDEAO, semble encore buter sur des questions de forme. Après plusieurs reports, les pays de la CEDEAO ont décidé de remettre la création effective de leur monnaie unique à l’année 2027. C’est du moins ce qui ressort du communiqué final du 63e sommet des chefs d’Etats de l’organisation, publié dimanche 9 juillet.
«Absence de consensus sur la définition du concept de majorité dans le cadre du Pacte de Convergence et de stabilité macroéconomique entre les Etats membres de la CEDEAO ». En effet, alors que les critères de convergence pour la création de la nouvelle monnaie semblaient déjà définis, c’est sur les modalités de leur adoption que s’attardent désormais les discussions. Cependant plusieurs obstacles doivent encore être levés pour atteindre cet objectif censé parachever l’intégration économique de la région.
Un Comité de haut niveau vient d’être mis en place pour « proposer les modalités pratiques pour assurer la création de l’Eco ». L’objectif est de trouver une solution au problème. En vrai, le projet de création de la monnaie unique de la Cedeao, qui était prévu pour se concrétiser en juillet 2020, peine à se mettre en place depuis plusieurs années. Après de vives tensions entre le Nigeria et les pays de l’Uemoa, consécutives à la décision de ces derniers d’adopter unilatéralement l’Eco, après la fin annoncée du franc CFA, la Cedeao avait décidé lors du 57e sommet de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution, tenu le 7 septembre 2020, d’adopter une nouvelle feuille de route pour le lancement de la monnaie unique.
Parmi les raisons évoquées pour expliquer le retard dans la mise en œuvre de la monnaie unique, figurent des raisons économiques comme la difficulté de certains pays à respecter les critères de convergence, mais également l’hésitation du Nigeria, première puissance économique de la région et du continent, qui doit encore être convaincu par ses voisins pour donner un véritable élan au projet. De plus, la crise de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont relégué cette question au second plan alors que les pays luttent pour relancer leurs économies.
Du Franc CFA à l’Eco, les principaux obstacles
Le déploiement de l’Eco en tant que nouvelle monnaie pour certains pays d’Afrique de l’Ouest a été retardé en raison de plusieurs facteurs. Voici quelques-uns des principaux obstacles selon les acteurs :
Convergence économique : l’un des critères préalables à la création de l’Eco est la convergence économique des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cela implique l’harmonisation des politiques monétaires, budgétaires et économiques des pays participants. Cependant, certains pays membres ne respectent pas encore tous les critères nécessaires, ce qui retarde le déploiement de l’Eco.
Divergences nationales : les pays de la zone CFA, qui seront concernés par l’introduction de l’Eco, ont des économies et des structures monétaires différentes. Certains pays ont donc des réserves de change importantes en France, tandis que d’autres ne les ont pas. Ces différences nécessitent une coordination et une harmonisation entre les pays pour faciliter la transition vers la nouvelle monnaie.
Accord avec la France : l’accord de coopération monétaire entre les pays de la zone franc et la France doit être revu et modifié pour permettre le déploiement de l’Eco. Cela nécessite des négociations et des discussions entre les pays participants et la France, ce qui peut prendre du temps.
Résistance au changement : certains acteurs politiques, économiques et sociaux peuvent être réticents à l’idée de changer de monnaie, craignant les conséquences économiques potentielles. Il peut y avoir des débats et des discussions internes au sein des pays membres qui retardent le processus de déploiement.