La juridiction panafricaine avait été saisie d’une plainte contre le gouvernement béninois pour coupure d’Internet le jour des élections législatives d’avril 2019. Après examen du dossier, elle l’a jugée irrecevable.
Par Anges Djomaki (Stg)
La CADHP met en avant un non épuisement de tous les recours en interne. Faute de cela, la plainte contre l’État béninois pour coupure de la connexion internet lors des législatives de 2019 a été déclarée irrecevable.
En effet, d’après les informations rapportées par le site d’information béninois Banouto, deux citoyens béninois ont déposé une plainte contre l’État béninois auprès de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Ils dénoncent notamment une « violation du droit à la liberté d’opinion et d’expression des citoyens béninois du fait de la coupure d’internet par le gouvernement le jour des élections législatives tenues le 28 avril 2019 ».
La CADHP reproche aux plaignants, de n’avoir pas pris le temps d’essayer de trouver une solution au plan national avant de la porter vers la juridiction internationale. D’après les textes en vigueur à la Cour, ils devraient au préalable avoir saisi la Cour Constitutionnelle du Bénin. Mais les requérants trouvent cette démarche inutile, soupçonnant la cour constitutionnelle d’être en intelligence avec le gouvernement.
Pour eux, « le manque d’impartialité et d’indépendance » des autorités judiciaires au Bénin et leur lenteur dans la prise en charge des dossiers sont des facteurs qui encouragent peu tout citoyen voulant se plaindre d’une irrégularité observée. Au vu de toutes ces insuffisances relevées durant l’étude de la plainte, la CADHP a conclu qu’elle était irrecevable, jugeant la Cour Constitutionnelle apte à s’en charger.