Au Bénin, Patrice Talon veut se débarrasser des actuels députés et maires pour le parrainage des présidentiables en 2026

Au Bénin, Patrice Talon veut se débarrasser des actuels députés et maires pour le parrainage des présidentiables en 2026

Le président béninois est revenu ce jeudi 08 février 2024 sur les raisons pour lesquelles il a rencontré les différents groupes parlementaires le mois écoulé. Il était effectivement question de la révision du Code électoral en vue d’empêcher les députés et maires actuels de parrainer les candidats à l’élection présidentielle de 2026. Pour Patrice Talon, seuls ceux qui seront issus des élections de janvier 2026 auront la légitimité donner les parrainages.

La prochaine élection présidentielle au Bénin pour désigner le successeur de Patrice Talon est prévue pour le 12 avril 2026. Les dépôts de dossiers de candidatures prendront fin le 05 février de la même année, avec un document important parmi les pièces constitutives du dossier : les fiches de parrainages. Pour Patrice Talon, ces documents ne peuvent pas être délivrés par les députés de la 9ème législature, encore moins les maires en fonction actuellement. Ceci, pour la simple raison que « le 11 janvier (2026, ndlr) il y aurait déjà eu l’élection au Bénin pour élire les nouveaux maires, les nouveaux conseillers communaux et les nouveaux députés ». Ce sont ces derniers qui « devront parrainer les nouveaux candidats à l’élection présidentielle », selon l’esprit de la réforme politique passé en force par le président béninois.

En effet, c’est à l’approche des échéances de 2026 que Patrice Talon s’est rendu compte du chevauchement entre les deux calendriers électoraux de l’année électorale 2026. Le problème avait alors été porté devant le juge constitutionnel qui a suggéré en début d’année sa correction de sorte que ce soient uniquement les élus en fonction ou ceux de janvier 2026 qui puissent parrainer les candidats à la présidentielle. Mais Patrice Talon s’est rendu compte que les membres du parlement en place manifestent une volonté de corriger le dysfonctionnement « de sorte que ce soient eux qui parrainent ». C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le député Assan Séïbou a souhaité dans sa proposition de loi que l’élection présidentielle soit organisée avant les législatives et communales. Ce qui sonne mal chez Patrice Talon qui le leur a fait savoir. « Je leur ai dit : “Attention, vous devez corriger de sorte que ce soient les nouveaux élus qui parrainent. Mais si vous voulez faire autrement pour que ce soit vous qui puissiez parrainer, alors il faut modifier l’ordre des élections », a laissé entendre le Chef de l’Etat.

C’est donc Patrice Talon qui a suggéré que l’élection présidentielle ait lieu avant l’élection législative. Seule condition à laquelle il accepterait de promulguer toute loi modificative du Code électoral. Une prescription qui a été suivie presqu’à la lettre par le président du groupe parlementaire Bloc Républicain dans sa proposition de révision de la Constitution. Et pour montrer qu’il n’est pas obsédé par le pouvoir, Patrice Talon a dit n’être point gêné par le fait que son mandat soit raccourci. « Moi je suis partant ! [..] Finir mon mandat un mois, deux mois ou trois mois avant, ce que je n’ai pas fait en 10 ans, ce n’est pas en trois mois que je vais le faire. Donc moi, je dis que ça ne me gêne pas », a expliqué le président béninois que plusieurs analystes décrivent comme “le plus impopulaire dans l’histoire du renouveau démocratique au Bénin”.

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