La deuxième ville française est devenue, depuis ces dernières années, la plaque tournante du trafic international de drogues dans le pays. D’importants réseaux de narcotrafiquants se sont installés et opèrent jusque-là sous le regard impuissant des autorités. Mais cela ne sera plus le cas désormais. Le président français Emmanuel Macron s’est rendu en personne à Marseille ce mardi 19 mars 2024 où il a lancé l’opération « place nette » contre les cartels.
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Le trafic de drogues a gagné en intensité et en influence dans la cité phocéenne au point de devenir incontrôlable par le système judiciaire. Début mars, les magistrats de la ville ont tiré la sonnette d’alarme en appelant le gouvernement à trouver une solution à ce mal qui gangrène la deuxième principale ville de France. « Nous sommes en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille », déclarait à ce propos, Isabelle Fort, responsable du service Criminalité organisée du parquet de Marseille. En réaction, Emmanuel Macron s’est rendu sur place pour mettre sur pied une vaste opération de démantèlement qui emploie des milliers de policiers.
« À Marseille et dans d’autres villes de France, c’est une opération sans précédent que nous avons lancée pour porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues, assurer l’ordre républicain, faire “place nette” », a écrit le chef de l’État sur le réseau social X. Dans la journée de ce mardi 19 mars, Emmanuel Macron était dans les quartiers nord de Marseille pour enclencher la guerre contre le narcotrafic. Il a notamment visité le quartier de la Castellane, l’une des plus réputées de la ville pour le trafic de drogues et le grand banditisme. L’opération “place nette” va durer plusieurs semaines et a pour but « d’essayer de détruire les réseaux et les trafiquants », explique Emmanuel Macron aux habitants, avant d’ajouter que : « l’idée, c’est d’avoir une situation qui soit clairement assainie et d’avoir un impact très fort les prochaines semaines ».
L’opération était déjà entrée dans sa phase opérationnelle depuis la veille de l’arrivée du président de la République. Lundi dernier, environ 900 policiers, gendarmes et agents des douanes ont ratissé la ville avec, à la clé, 80 personnes interpellées et 140 000 euros saisis. Pour la suite, il sera procédé à un déploiement permanent de 4000 policiers par semaine pour patrouiller dans Marseille et dans les villes environnantes afin de débusquer les réseaux de narcotrafiquants et leurs guetteurs. « En s’appuyant sur le travail de fond qui est mené depuis des années, on a identifié les cas qui étaient connus, les gens […] dont on sait qu’ils rendent la vie impossible justement à un quartier, des têtes de réseaux à leurs relais les plus locaux », a indiqué Emmanuel Macron à cet effet. Faisant certainement allusion aux deux principaux gangs de la ville, « DZ Mafia » et « Yoda ». Ces deux cartels contrôlent la majeure partie du trafic de stupéfiants dans la cité phocéenne et s’affrontent régulièrement dans des guerres de contrôle de territoires qui ont fait au moins 49 morts en 2023, d’après des chiffres avancés par Rfi.
Le narcotrafic rapporterait par mois entre 10 à 15 millions d’Euros aux réseaux mafieux depuis 2021. Des interventions policières ont régulièrement lieu dans la ville pour finir avec ce trafic juteux, mais illégal. De lourdes peines sont également prononcées par la justice française. Mais cela ne semble pas dissuader les différents cartels de drogues de la ville située au Sud de la France.