Les assises nationales du secteur de la justice s’ouvrent ce mardi 28 mai au Sénégal et se tiendront jusqu’au 4 juin 2024. Cet événement rassemble magistrats, avocats, professeurs d’universités, responsables d’associations et anciens détenus dans le but d’identifier les dysfonctionnements du système judiciaire et de proposer des améliorations.
Les problèmes du système judiciaire sénégalais sont multiples. Ils concernent la longueur des détentions provisoires, le manque d’indépendance du conseil de la magistrature, ainsi que la judiciarisation des dossiers politiques. Ces dysfonctionnements ont conduit à un sentiment général de méfiance envers la justice qui est désormais perçue comme un instrument au service du pouvoir politique pour éliminer les opposants. La société civile, représentée par des organisations dont l’ONG 3D, exhorte depuis des années à mettre fin à ces pratiques. Le président Bassirou Diomaye Faye, lors de son discours d’investiture, a exprimé sa volonté de réformer en profondeur la justice sénégalaise.
Les assises nationales de la justice vont permettre de réfléchir aux réformes nécessaires pour rendre le système judiciaire plus efficace, équitable et transparent. Parmi les recommandations déjà évoquées figure celle de rendre le Conseil de la magistrature autonome, en évitant toute influence directe du pouvoir exécutif dans la nomination des magistrats. Cette proposition, déjà formulée lors d’une réunion similaire en 2018, revient sur le devant de la scène et pourrait cette fois-ci recevoir un écho favorable. La nécessité de garantir l’indépendance de la magistrature et de lutter contre toute forme d’instrumentalisation politique de la justice est importante pour restaurer la confiance des citoyens dans le système judiciaire.
