ÉDUCATION : les élèves professeurs ACDPE 2012, 2014, 2016 et autres toujours en attente du lancement de la procédure de leur reclassement après la formation initiale

les élèves professeurs ACDPE 2012, 2014, 2016 et autres toujours en attente du lancement de la procédure de leur reclassement après la formation initiale

La formation initiale des enseignants contractuels de droit public de l’État, détenteurs de diplômes académiques, qui a finalement été lancée en décembre 2022, semble ne pas tenir ses promesses. Alors qu’elle a été prévue pour finir en décembre 2024 afin que le reste de la procédure suive son cours pour le reclassement de ces enseignants, la situation reste aujourd’hui confuse, laissant planer le doute dans le rang de ces agents qui continuent de traîner les mêmes salaires et grades depuis leur prise de service une dizaine d’années plus tôt.  

Décembre 2022. La formation initiale des enseignants contractuels des promotions 2012, 2014, 2016 et autres retardataires a été finalement lancée. À ces enseignants stagiaires, détenteurs de diplômes académiques, à qui l’État aurait dû faire cette formation professionnelle, plus tôt, pour leur permettre d’évoluer en grades et aussi de mieux encadrer leurs apprenants, les autorités du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle et celles des Écoles Normales Supérieures ont dit que cette formation initiale prendrait rigoureusement fin deux ans plus tard, c’est-à-dire en décembre 2024. Après cette étape, devrait commencer, leur a-t-on appris, la procédure devant leur permettre d’obtenir leurs rappels, d’être reclassés et d’obtenir les augmentations conséquentes de leurs salaires.

Une formation émaillée de nombreuses irrégularités

Cette formation qui a démarré avec zèle s’est très tôt confrontée à des problèmes majeurs. Des irrégularités de toutes sortes émaillent le processus si bien que deux années après son lancement, elle n’a pas encore connu son épilogue. Regroupement après regroupement, les craintes se sont avérées. Les enseignants stagiaires ont dénoncé, à maintes reprises, sur les réseaux sociaux le traitement qui leur était fait. D’office, il leur était dit qu’ils ne percevraient aucune prime de formation, contrairement à ce qui se faisait par le passé, prétextant du fait que l’État les formait sur financement par fonds propres. Les regroupements étaient programmés à la veille, avec chaque fois de nouvelles matières.

Si à l’École Normale de Natitingou, les résultats définitifs ont été déjà affichés et la distribution des diplômes est programmée pour ce mois de février 2025, l’École Normale de Porto-Novo est à la traîne, compliquant les choses et révélant un manque de coordination entre les écoles de formation. Jusqu’à l’heure actuelle, les résultats n’y sont pas encore disponibles alors que les enseignants stagiaires ont fini de composer en session de rattrapage depuis des mois, ont soutenu leurs mémoires et subi leurs inspections. Ils ont même procédé au dépôt d’une copie de leurs mémoires et pris la fiche d’autorisation de retrait de leurs diplômes.

Quant aux arrêtés de mise en formation, ils ne sont toujours pas disponibles. En novembre 2024, quelques-uns avaient fuité sur les réseaux sociaux, avec de nombreuses omissions de noms d’enseignants stagiaires, accentuant les craintes des agents. En guise de réponse à ces inquiétudes, la Direction de l’Enseignement Secondaire Général a clarifié que « sur un total de 15 ou 16 arrêtés de mise en formation, seuls 6 sont signés par les ministères et envoyés sur les réseaux sociaux ». Le reste serait donc dans « le circuit pour la finalisation ».

Dans le même compte rendu, les agents ayant rencontré les autorités de la DESG rapportent : « S’agissant de la durée pour la finalisation des arrêtés restants, la DESG ne saurait le dire. Elle a fini le travail à son niveau et attend le retour ». Ces explications, loin d’apaiser les enseignants stagiaires, les renforcent dans leurs opinions selon lesquelles il manquerait du sérieux dans le travail qui se fait pour leur reclassement, d’autant plus que la procédure de signature de leur contrat de travail à durée indéterminée avait souffert des mêmes couacs au point d’accuser un grand retard.

Des agents qui vivent de l’espoir

Longtemps après leur prise de service, les enseignants Agents Contractuels de Droit Public de l’État des promotions 2012, 2014, 2016 et autres retardataires, détenteurs de diplômes académiques, n’ont pas connu d’avancement. Aucun échelon de plus, aucun changement de grade, ni de statut, rien, à part les sursalaires accordés aux travailleurs via la revalorisation salariale de 2022. Tout calcul fait, ceux de 2012 viennent d’entrer dans leur 13e année de fonction sans changer de grade, traînant presque le même salaire. Que dire de leurs aînés de 2008 et autres ?

L’opinion la mieux partagée aujourd’hui par les enseignants de ces promotions est que leurs carrières sont gérées avec légèreté de sorte qu’ils se demandent quand ils pourront enfin jouir des reclassements à venir. En attendant, l’âge avance et la retraite rattrape certains ; d’autres meurent sans jouir de leurs efforts. Ces agents vivent dans le dénuement, espérant vivement un dénouement heureux après tant d’années d’attente. Le proverbe italien le dit si bien : « Qui vit d’espoir, meurt de désir… »

Une accélération du processus ne ferait que grand bien aux agents. Pour cela, que ce soient les Écoles Normales qui continuent de dicter leurs lois en trainant les pas ou les différentes instances qui lésinent à parapher les divers actes, un rappel à l’ordre devrait leur parvenir.

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