Conditions de vie et de travail sous la rupture : les fonctionnaires d’État à bout de souffle

Adidjatou Mathys Ministre du Travail et de la Fonction Publique

Le Creuset d’Unité d’Action des Travailleurs de l’Administration Publique (CUATAP) a fait une déclaration virulente ce 7 février 2025, pour dénoncer la gestion du régime actuel sous la présidence de Patrice Talon, particulièrement en ce qui concerne les conditions de vie et de travail des fonctionnaires de l’administration publique. Ces derniers, de plus en plus inquiets à cause de la dégradation de leurs situations, ont brisé le silence pour inviter les autorités à prendre des mesures urgentes et adaptées afin de répondre à leurs revendications.

La principale préoccupation des fonctionnaires est la détérioration de leurs conditions de vie et de travail. Le CUATAP souligne que, depuis l’arrivée du régime de la rupture, les acquis des travailleurs ont été sérieusement réduits. Les réformes administratives, notamment les lois votées depuis 2016, ont profondément modifié l’environnement de travail. Les fonctionnaires vivent désormais dans un climat de peur constant, exacerbée par des menaces permanentes de sanctions disciplinaires, des mutations punitives et une précarisation généralisée de l’emploi.

Le CUATAP dénonce notamment le blocage des listes d’aptitude, des plans de formation et des concours professionnels, qui n’ont pas évolué depuis près de huit ans. « Les travailleurs viennent au service, la peur au ventre, sous les menaces permanentes des autorités hiérarchiques », précise le CUATAP, mettant en évidence un climat de stress intense parmi les agents publics, pris au piège d’une législation de plus en plus liberticide.

Des conditions de travail de plus en plus précaires

Les revendications du CUATAP se concentrent sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de vie des fonctionnaires de l’État, dont les salaires stagnent tandis que la cherté de la vie continue de croître. L’organisation syndicale pointe également la multiplication des statuts différents parmi les agents de l’administration, ce qui crée une inégalité et une précarité au sein de la fonction publique. Le manque de visibilité sur les recrutements et les promotions rend également la situation plus alarmante pour de nombreux travailleurs.

Un des points cruciaux soulevés par cette association des travailleurs concerne les revendications spécifiques des différents secteurs de l’administration publique. Parmi elles, on note le reversement des Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE) ayant totalisé 10 ans de service en Fonctionnaires de l’État (FE), ainsi que la régularisation de la situation des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) et des agents sous Financement Communautaire (FC) du ministère de la santé.

En outre, le CUATAP a souligné l’importance de réexaminer certains aspects fondamentaux de l’administration publique, tels que la revalorisation du point indiciaire, la régularisation des agents ayant effectué des formations hors plan, ainsi que la mise à jour des cadres organiques et des plans de formation. L’organisation revendique également la prise en charge sanitaire des agents admis à la retraite sous le régime de la CNSS et la révision des frais des allocations familiales pour les agents de l’État. Bref, près d’une vingtaine de revendications prioritaires ont été soulevées, tant sur le volet social des fonctionnaires d’État en général que dans des secteurs spécifiques comme la santé, l’éducation et la justice.

Une mobilisation générale pour défendre les droits des travailleurs

Pour marquer son mécontentement, le Creuset d’Unité d’Action des Travailleurs de l’Administration Publique a décidé de lancer une mobilisation générale des travailleurs pour défendre leurs droits. Cette initiative vise à inciter le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail et de vie des fonctionnaires. Il appelle à une synergie d’actions entre les différents syndicats et collectifs des travailleurs de l’administration publique pour obtenir satisfaction dans les plus brefs délais.

En conclusion, le regroupement d’organisations syndicales et des collectifs des travailleurs des ministères et institutions d’État a précisé dans son communiqué que sa lutte s’inscrit dans un objectif de justice sociale pour tous les travailleurs de la fonction publique. Il en appelle à une prise en charge des préoccupations des fonctionnaires comme priorité absolue pour garantir un climat social apaisé et une gestion plus équitable de l’administration publique.

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