L’agent des Forces Armées Béninoises P. A. voit sa vie prendre une tournure dramatique en avril 2024. Le 02 avril 2024, aux environs de 13 heures 35 minutes, il reçut un intrigant appel téléphonique du Chef d’Arrondissement de Godomey, M. Alignon Boko Igor qui l’invitait à une rencontre pour discuter d’une affaire le concernant.
Ce caporal était loin de s’imaginer que le processus d’expropriation qui ruinerait sa vie venait ainsi d’être enclenché. Le lendemain, c’est-à-dire le 3 avril, il honore le rendez-vous et part à la rencontre du CA qui avait invité pour la circonstance le Chef du village de Godomey Plateau où se trouvait la maison de l’agent. On l’informa du fait que son domaine est inclus dans la zone d’emprise des travaux du Programme d’Assainissement Pluvial de Cotonou et qu’il devait lever le camp.
M. Alignon Boko Igor le rassura qu’étant sinistré, il serait relogé à Togbin, dans la zone de l’hôpital. Le problème en ce moment est que M. P. A. n’avait pas les moyens de quitter les lieux pour la location, puisqu’il est sous prêt dans une banque de la place qui lui prélève près de 100. 000 francs de mensualité. Le prêt ayant servi à construire sa demeure, la victime se trouve très embarrassée par la nouvelle.
Cette parcelle, l’agent des FAB dit l’avoir acquise en 2000. Ce n’est qu’en 2014 que les opérations de lotissement ont été réalisées par le géomètre Gilbert Hèvihon Zinsè, lui permettant de disposer de 325 m2 sur les 500 initiaux. Et ce bien, il indique que la SIRAT BENIN dit l’avoir évalué à 1. 081. 000 francs CFA. Naturellement, il refuse de se prêter à ce jeu malsain.
Mais un jour, le lieutenant Ezéchiel Zannou, Commissaire adjoint de Godomey, se présentera à son domicile avec deux agents de Police et lui intimera l’ordre de vider les lieux. « Caporal, ramasse tes effets ! », lui a-t-il dit. Sa maison sera rasée sans pitié. Il dut repartir en location malgré ses maigres moyens financiers, attendant d’être relogé comme promis. Mais, nous sommes en mai 2025, et rien n’a été fait dans ce sens.
Il saisit alors la Cour Constitutionnelle dans un recours et réclame un dédommagement de 50 millions, vu la valeur de son bien. Mais c’est sans prendre la mesure de la malhonnêteté de la partie adverse (la Mairie d’Abomey-Calavi et de la SIRAT BENIN) dont l’avocat, Me Akplogan, invite la Cour à se déclarer incompétente.
Au bout du rouleau, M. P. A. a l’impression d’être broyé par des géants qui n’ont nullement envie de respecter ses droits en tant que citoyen.
Une pratique étrangement familière aux Béninois depuis 2016
Nous portons aujourd’hui la voix de cet agent des Forces Armées Béninoises pour rendre publique cette situation des plus désagréables que vivent depuis un certain temps les Béninois. Il y a des années, apprendre que son domicile était dans une zone d’emprise d’un projet de l’État n’était pas une mauvaise nouvelle en soi. On avait la forte assurance d’être dédommagé à la hauteur de son investissement. Mais depuis 2016, tout a changé. Même avec un titre foncier, on peut facilement perdre sa maison et se faire attribuer un modique dédommagement.
Cela rappelle étrangement les déguerpissements sauvages opérés à Togbin. Béranger Agbogba en fera les frais, lui qui est un huissier de justice. Malgré ses revendications, sa maison a été complètement rasée. Il sera également suspendu pour avoir dénoncé le mal qu’on lui a fait. Sur les réseaux sociaux, on lancera la meute de klébés sur lui et on le fera passer pour un insatiable qui a refusé de prendre le juste dédommagement qu’on lui avait proposé.
Tel n’est-il pas le cas de M. P. A. ?
Si c’est ainsi qu’on devient bâtisseur, alors Patrice Talon en est un.